Le bon et le moins bon de mes chroniques en retard de 2023

Il y a eu du laisser aller par ici. Des livres lus et non lus s’accumulent en petites piles dans mon salon, ma chambre, sur la table où je mange. Aux piles à lires se sont ajoutées (avec le blog, le compte instagram et la préparation d’ateliers en bibliothérapie) les piles : à photographier pour instagram, à chroniquer, à relire, à répertorier pour de futurs ateliers… Je ne m’en sors plus et surtout, si je persiste à vouloir les chroniquer un par un, je procrastine… Or, il est grand temps que je puisse ranger (ou donner dans une boite à livre pour les moins appréciés) toute une série de livres. Je vous reviens donc avec des avis plus brefs sur des lectures de ces 6 derniers mois. Je leur ai attribué une note étoilée, à la façon des magazines de critiques littéraires et cinématographiques. Ca part un peu dans tous les sens niveau style et thématiques…

William Boyd – Orages ordinaires ****

J’ai été tenue en haleine par l’histoire de ce jeune universitaire contraint de tout abandonner pour se fondre dans la marginalité londonienne parce qu’il est le témoin gênant d’un meurtre orchestré par des forces qui le dépassent complètement. Une cavale au sein d’une grande ville, une plongée dans les bas-fonds et la pauvreté londonienne, des rebondissements, du suspense et des personnages tour à tour attachants, pathériques et flippants. Sur la couverture de mon livre, la critique de Lire déclare « William Boyd au sommet de son art » et je suis prête à le croire. Amateur.ices de romans noirs n’hésitez pas.

Sally Rooney – Où es-tu monde admirable ? ****

La jeunesse réaliste, fougueuse et désenchantée croquée par Sally Rooney est irrésistible. Je n’ai toujours pas lu « normal people », mais je suis d’ores et déjà fan de sa plume. J’avais été séduite par « conversations entre amis » et je suis conquise par la recherche de ce monde admirable. Petit bémol seulement car les atermoiements d’un personnage m’ont quelque peu agacée, mais c’est parfois l’effet d’une très bonne littérature aussi…

New York Odyssée Kristopher Jansma ****

Je ne connaissais pas du tout cet auteur. La couverture des éditions de la rue fromentin m’a subjuguée et je l’ai ajouté à un lot vinted. Ce roman raconte un drame vécu par un groupe d’amis lorsque l’une d’eux tombe gravement malade. Il sonde profondément l’âme de ses personnages qui affrontent les étapes de la maladie et du deuil chacun avec ses mécanismes de défense, ses ressources et ses démons. C’est un roman dur, mais l’écriture de Jansma est fantastique et ses personnages sont incroyables. Je recommande mille fois…

« L’art te fait ressentir des choses que personne ne t’a jamais appris à ressentir, parce que tu ressens ce qu’un inconnu à ressenti quand il, ou mieux elle, l’a créé. Tu le vis par procuration. Il te fait aimer de l’intérieur du corps d’un autre et haïr avec le fiel des tripes d’un autre. Il est la seule chose sur cette planète qui puisse nous faire quitter la petitesse pathétique de notre état de poussière et non seulement nous projeter, mais nous faire devenir quelqu’un d’autre. Il faut qu’il soit métaphorique, sinon il n’est qu’un putain d’écran de télé. »

Mon automne cosy – Caroline Millet – carofromwoodland ****

Cela fait longtemps que je rêvais de m’offrir un produit de la créatrice et aquarelliste auto didacte et auto éditée Caroline Millet et je n’ai pas été déçue. J’ai adoré me plonger dans son livre et l’intégrer à ma déco automnale. Je vous invite chaleureusement à découvrir son univers sur youtube et instagram si vous aimez la déco saisonnière, le slow living et les ambiances cosy !

La femme seule – Eloïse Steyaert ***

Qu’il est spécial de lire le livre d’une personne que l’on connait et quel plaisir de le trouver très bon. Un roman écrit d’une plume sensuelle, audacieuse et sans tabous, d’une poésie qui fait qu’on doit parfois prendre une pause dans la lecture. J’ai beaucoup aimé le roman d’Eloïse, je pense que je l’aurais encore plus apprécié si j’avais été maman, car le thème principal ne m’a pas touchée personnellement, mais rassurez-vous si vous êtes dans mon cas, car c’est bien plus qu’un livre sur la maternité.

Maggie O’Farrell – Hamnet ***

J’en ai fait la chronique sur le compte instagram déjà. J’ai été très touchée par cette fiction basée sur des faits réels et des personnages historiques, à savoir William Shakespeare, cet enfant Hamnet parti trop tôt et surtout sa femme, Agnès. Le portrait d’une femme incomprise car revendiquant sa liberté de penser, sa connexion avec la nature et sa singularité. Une mère aimante, une fille blessée et une généreuse guérisseuse. A découvrir…

Balzac et la petite tailleuse chinoise – Dai Sijie ***

Un roman court écrit par un auteur chinois exilé en France. Il m’a fait découvrir un pan de l’histoire de la Chine, celui qui envoyait les garçons éduqués des villes en « rééducation » dans les montagnes peuplées de paysans. Arrachés à leur vie et leur famille, on suit le quotidien de deux adolescents contrains de vivre à la dure et de se voir inculquer les bonnes valeurs communistes, une tête bien docile était avant tout une tête pas trop pleine de pensées autonomes. Mais que se passe-t-il le jour où ils rencontrent une petite tailleuse et où ils parviennent à se procurer des livres, dont une édition d’ « Ursule Mirouet » de Balzac. Le reste est à découvrir…

« Imaginez un jeune puceau de 19 ans, qui somnolait encore dans les limbes de l’adolescence, et n’avait jamais connu que les bla-bla révolutionnaires sur le patriotisme, le communisme, l’idéologie et la propagande. Brusquement, comme un intrus, ce petit livre me parlait de l’éveil du désir, des élans, des pulsions, de l’amour, de toutes ces choses sur lesquelles le monde était, pour moi, jusqu’alors demeuré muet. »

Jean Ray Malpertuis **

Quand j’ai trouvé dans la bibliothèque de mon amoureux ce classique de la littérature belge et fantastique, je me suis dit qu’il était temps de le découvrir. J’ai été tenue un peu à distance par l’étrangeté de l’œuvre et certains mécanismes narratifs qui demandent vraiment de s’accrocher, mais je dois reconnaitre que je n’avais jamais rien lu de si surprenant. Plus qu’effrayant, ce livre est absolument décontenançant pour quelqu’un qui n’a jamais été spoilé. Quelle imagination et quelle atmosphère étouffante installée par l’auteur.

La ballade de Cass Wheeler – Lisa Barnett **

La ballade de Cass Wheeler, c’est l’histoire de sa vie. Habitée par la musique, hantée par l’abandon de sa mère et jalonnée de relations toxiques dont elle peine à se défaire. Ce sont aussi des moments planants et intense lorsqu’il est question de création. Malheureusement, pour moi, ce livre, quoique bien écrit et intelligent, se traine un peu en longueur.

Le peigne de Cléopâtre – Maria Ernestam + patte de velours, œil de lynx **

Maria Ernestam a le don de transformer des situations en apparence tranquilles en des thrillers psychologiques assez malaisants. C’est encore le cas ici, on chemine avec une sensation « what the fuck ? » à partir d’un tiers du bouquin. Cependant, la meilleure œuvre de cette autrice est, à mon sens, la première que j’ai eu l’occasion de lire « Les oreilles de Buster », mais peut-être parce que je ne la connaissant pas encore. On est forcément moins surpris lorsqu’on connait son style. Qui vaut vraiment la peine d’être découvert…

Le magasin des suicides – Jean Teulé *

Une étoile pour ce conte certes original et poétique, mais qui manque de cohérence et dont je n’ai pas aimé la fin. Mais je salue l’exercice et je sais que d’autres publics ont aimé.

Une joie féroce – Sorj Chalandon *

Ici aussi, j’ai été déçue. L’histoire de femmes cancéreuses qui se serrent les coudes et qui reprennent le contrôle de leur vie à défaut de contrôler la maladie était séduisante. Et j’ai aimé certains passages bien écrits et poussant à la réflexion. Cependant, j’ai été trop dérangée par la caricature de mari qu’on attribue à l’héroïne et par le virage trop rocambolesque pour moi pris par l’auteur.

Cottage, fantômes et guet apens. Ann Granger

Un cosy mystery très dispensable pour moi. Alors que je suis fan des séries anglaises du genre et que tout est a priori là pour me séduire, je constate que j’ai du mal avec la pauvreté de l’écriture et du scénario dont font preuves plusieurs auteur.ice.s que j’ai lu.e.s  Je pense que si je dois en relire, je me tournerai vers la série de Julia Chapman, la seule qui m’ait vraiment accrochée et où tout ne ressemblait pas à un film de Noël avec un meurtre au milieu.

Et vous, avez-vous lu certains de ces livres ? Je me rends compte que j’ai beaucoup lu en 2023 et cela m’enchante car une de mes résolutions était d’accorder plus de temps aux livres et moins aux écrans. C’est une réussite. Et j’en ai encore sous le coude ! du 4* même, voire du 5 !!!

Mes voeux et envies pour 2024

Me revoici depuis l’autre côté du réveillon. Happy New Year à tous. Si vous voulez de jolis voeux, Cécile Coulon s’en est déjà chargée sur sa page instagram que je vous laissse aller visiter. Je ne me frotte pas à l’exercice, je me suis contentée de partager les siens sur la page dédiée à mon blog.

Pour 2024, conformément à mon habitude, pas de résolutions démesurées, mais de la persévérance dans ce qui fonctionne pour moi, moins de ce qui ne me convient pas et quelques nouveaux rêves et défis tout de même. Voici ce que j’ai listé:

  • terminer et valiser mon cursus en solfège. Cela aura duré 4 ans et devrait s’achever en juin! Je m’y amuse mais c’est tout de même fatigant car c’est deux heures en soirée et cela demande beaucoup de concentration.
  • continuer le sport au moins deux fois par semaine. Depuis que je fais de la musique, j’ai abandonné les 3 sessions, il faut faire des choix.
  • Manger davantage de protéines. Parce que je suis végétarienne et pour que mes séances de sport soient efficaces.
  • Aller en Italie, comme chaque année
  • Aller en Irlande, pour la première fois
  • Continuer à lire, concevoir des ateliers et faire grandir mon projet professionnel alternatif
  • Ecrire. certes j’ai écrit, sur le blog, pour mon projet, pour réfléchir, mais j’aimerais enfin explorer une écriture fictionnelle et mener un projet raisonnable à son terme. Trop d’idées demandent sortir là.
  • Trier davantage et me débarrasser des objets inutiles, vieux cables (la flemme de tirer cela mon Dieu) et autres vêtements que je ne porte plus. Je songe à utiliser la technique d’avoir en permanence une boite ou un sac dans l’appartement où je mets les choses qui doivent partir.
  • continuer à épargner, que ce soit pour une maison ou pour des envies et nécessités plus ponctuelles grâce au système des enveloppes.
  • continuer à prendre le train plus régulièrement. S’il y a quelque chose de frustrant à se contraindre à des horaires, au moins c’est écologique, c’est reposant et une fois que c’est en marche on sait quand on arrive. Et si en plus je me motive à utiliser ce temps pour lire ou écouter des podcasts enrichissants c’est mieux.
  • Et enfin, ne pas surcharger mes soirées et mes weekends et c’est un grand défi. Car j’ai beaucoup d’ami.e.s, car j’aime être disponible et passer du temps avec eux.elles, mais parfois, mes weekends ressemblent à un tetris, mes soirs de semaine aussi… Oser dire non, dire que pas cette semaine là. Car sinon, je sais que je n’ai pas assez de temps de recharge (team introvertie, oui beaucoup d’amis, mais oui besoin de beaucoup de temps seule) et je néglige le sport, l’instrument, etc…

Voilà, je vais rester raisonnable et m’arrêter ici. Je ferai peut-être un bilan à mi année pour voir où j’en suis. J’adore lire ce genre d’articles écrits par d’autres. N’hésitez pas à partager et aussi à l’écrire vous-même. En étant raisonnables toujours car sinon le risque est de s’enfermer dans l’échec et le mécontentement. N’oubliez pas de noter ce dont vous pouvez déjà être fier.e, c’est important. C’est aussi pour cela que j’écris systématiquement la liste de mes accomplissements et découvertes en fin d’année. Tout comme les listes de gratitude, c’est excellent pour le moral et contre l’anxiété. Et qui n’a pas besoin d’un petit boost pour démarrer l’année?

La liste des choses accomplies en 2023

Je profite du calme avant le réveillon pour rédiger mon traditionnel article de fin d’année. Celui qui me permet de me remémorer les accomplissements de l’année écoulée, ainsi que de poser les jalons et visualiser ce que j’aimerais poursuivre ou faire de nouveau en 2024 ! Vous pouvez retrouver les articles des autres années ici, ici, ici:Le top de 2019: séries, films, littérature…, ici, ici et ici

On commence par la liste des choses accomplies en 2023 . En 2023, j’ai donc :

  • Continué mes cours de guitare et de solfège en académie
  • Fait du sport en moyenne deux fois par semaine, moins souvent et moins intensément qu’auparavant (multiplication des activités oblige) mais néanmoins régulièrement
  • Subi deux interventions sous anesthésie générale : une ostéotomie bi-maxillaire en février et un retrait des plaques de titane que j’avais en bouche en novembre. Et quand on sait ce que cela m’a coûté, je pense que je peux le classer dans les accomplissements. Je suis très contente de l’avoir fait mais cela m’a demandé de la patience et du courage, ce n’est pas allé sans heurts !
  • Bénéficié d’une vingtaine de séances de kinésithérapie pour m’aider à récupérer d’une luxation non réversible de l’articulation temporo mandibulaire gauche. Effet secondaire rare de l’opération !
  • Passé un agréable weekend hivernal à Stavelot, entre autres pour l’anniversaire d’une amie. J’ai eu l’occasion d’y visiter l’abbaye et le musée Apollinaire !
  • Continué à m’investir dans la production annuelle de ma troupe de théâtre, mais sans pouvoir jouer à cause de mes chirurgies et convalescence. Cela m’a néanmoins permis de me rendre utile autrement et de participer à la vie de la troupe depuis les coulisses.
  • Organisé un blind test avec d’autres membres de la troupe pour récolter des sous à investir dans nos spectacles
  • Eté à Bruxelles pour assister au premier spectacle de stand up de ma vie, en italien qui plus est.
  • Suivi un weekend de formation + une journée de suivi en bibliothérapie ! Suite à cela, j’ai organisé des apéros littéraires avec des amies intéressées par le projet, j’ai donné mon premier atelier à ce public témoin et j’ai conclu un accord pour en animer à la bibliothèque de ma commune ! Je suis très fière et très heureuse d’avoir travaillé sur ce projet !
  • Participé moi-même à des ateliers de bibliothérapie et des ateliers d’écriture avec Le Mot qui Délivre
  • Fait un escape room dans une maison hantée en réalité virtuelle avec une amie. Un peu coûteux mais terriblement amusant !
  • Passé 4 mini séjours à la mer (un en amoureux, deux avec ma maman et un entre amies, on varie les plaisirs) : deux à Domburg (en Zélande, aux Pays-bas), un à Middelkerke et un à Ostende. J’ai à chaque fois profité de superbes hôtels en réservant en semaine.
  • Suivi une formation pour produire un podcast dans le cadre de mon travail
  • Eté en Italie et découvert avec émerveillement les rives du Lac de Côme et Bellagio, ainsi que la minuscule ville médiévale Monteriggioni en Toscane.
  • Eté au théâtre et au cinéma. J’ai vu « Les trois Mousquetaires », « Oppenheimer » et plus récemment « Winter Break » et « Wonka ». Je les ai tous beaucoup aimés. Au rayon séries, j’ai terminé « The Crown », « Toujours là pour toi », « Guide astrologique pour coeurs brisés » entre autres…
  • Lu beaucoup de livres, davantage que les autres années. D’une part à cause de et grâce à ma formation et mon projet d’ateliers en bibliothérapie et ensuite parce que les convalescence et le fait que je ne joue pas sur scène m’ont concédé du temps au calme. Comme quoi, finalement, à toute chose malheur est bon ! Mes coups de cœur, j’en parle dans les articles de ce blog, mais aussi plus régulièrement sur instagram ! Je peux citer, au rayon découvertes Cécile Coulon, Victoire Tuaillon, Diglee, Susan Fletcher, William Boyd, Sally Rooney, Lucinda Riley, Kristopher Jansma… et au rayon des confirmations Jonathan Coe, Baptiste Beaulieu, Liv Strömquist, Simonetta Greggio
  • Me suis offert des petits plaisirs réguliers, tels qu’une belle manucure en vernis permanent ou des séances de massage relaxant. Cette année a été physiquement et quelque fois moralement éprouvante et j’ai décidé de consacrer un budget mensuel pour prendre soin de mon corps en plus de mon esprit.
  • bien profité de la période de Noël je trouve. J’ai fait une jolie déco, celle que j’aime, chaleureuse et traditionnelle.
  • Profité de ma famille. Là aussi avoir des semaines de convalescence m’a permis de me faire chouchouter et, quand ça allait mieux, de passer plus de temps auprès de ma grand-mère. Que je vois tout de même une fois par semaine quoi qu’il arrive
  • Continué à économiser dans l’optique d’acheter un jour une petite maison avec une deuxième chambre et un coin de verdure… Je ne l’ai pas encore trouvée, mais l’épargne se constitue.
  • Commencé à écouter quelques podcasts : ceux d’Eloïse, InPower de Lucie Aubery, Le cœur sur la table de Victoire Tuaillon, la source de Cécile Coulon… Je pioche par-ci par là dans ces contenus littéraires et féministes qui me parlent.
  • Eté révoltée par toute une série d’affaires médiatisées, qu’elles concernent les violences faites aux femmes, aux enfants, aux peuples ou à la planète. Je ne peux pas ne pas le mentionner, même si ce n’est pas un accomplissement. Quoi que, garder sa santé mentale et continuer à agir avec intégrité et engagement dans ce monde est, à bien y regarder un défi quotidien !

Je suis à peu près certaine d’oublier des choses, mais je ne peux pas lister tout ce qui est repris dans mon agenda 2023. Je pourrais simplement ajouter les nombreux moments d’amour, de partage et d’amitié autour de verres, de discussions, de cafés, de thés, de balades ou de moments culturels. Ils sont le sel (mais aussi le sucre et les épices) du quotidien et je suis très heureuse d’avoir un entourage d’une telle qualité. Si vous passez par ici, vous vous reconnaitrez. Et laissez-moi un cœur ou une étoile en commentaire, ça me fera plaisir !

Je voulais poursuivre en écrivant mes désirs et engagements pour 2024, mais j’ai envie finalement de m’arrêter ici et d’écrire la suite demain. Comme un rituel. Laisser à 2023 ce qui lui appartient. Cette année a vu naître un nouveau projet, elle m’a aussi frustrée et contrainte au repos. Sans doute l’un n’aurait il pas pu advenir sans l’autre. Et puis, j’entre en 2024 avec un nouveau sourire et des dents bien alignées, alors c’est sans regret !

La saison des polars: Colin Dexter et Peter May

It’s spooky season again. Qui dit automne dit grande envie pour moi de me plonger dans des romans gothiques, des polars, des cosy mysteries et de suivre ma tendance naturelle à me vautrer dans les littératures anglo-saxonnes et scandinaves. En ce moment, je suis bridée niveau lectures car je lis beaucoup en fonction de mon projet de créer des ateliers de bibliothérapie créative. Non que ces lectures de soient pas intéressantes, mais comme j’ai identifié des thèmes précis à creuser dans ces ateliers et que je lis aussi des ouvrages de référence sur le sujet (Régine Detambel, Marc-Alain Ouaknin et Nayla Chidiac sont mes partenaires privilégiés sur ce chemin), je ne me permets pas actuellement de me poser devant ma PAL et d’y aller à l’envie. Mais le projet prenant forme, j’espère y revenir dans quelques semaines avec le sentiment du devoir accompli et l’autorisation de laisser à chaque livre le soin de me faire signe au moment choisi.

Mais pour revenir aux polars, j’en ai tout de même lu deux durant les mois écoulés. L’un est le deuxième tome des aventures de l’inspecteur Morse, « Portée disparue », de Colin Dexter. Je dois dire que je suis moins emballée par les romans que par les séries dérivées, dont je suis fan depuis des années (« Morse », « Lewis » et « Endeavour », leurs titres anglais). Les romans sont très bons, fouillés et il faut suivre et être attentifs aux détails. Il est toujours plaisant pour moi de me retrouver dans l’Oxford d’il y a 50 ou 60 ans. Simplement, le Morse de la littérature est pour moi trop différent des personnages portés à l’écran et incarnés par les brillants John Thaw et Shaun Evans. Mais je lis beaucoup d’avis de téléspectateurs et lecteurs britanniques et fans des deux. Et, aurais-je lu les livres en premier lieu, mon avis serait peut-être bien différent aujourd’hui… Je pense en lire à nouveau pour donner une troisième chance à cet autre version de Morse de m’emballer, mais ce n’est pas dans mes priorités.

J’ai également lu une réception de ma box Kube, « l’île des chasseurs d’oiseaux » de Peter May. Ce roman, premier d’une trilogie, m’a pas mal déstabilisée. Sans doute car, étant une grande amie des animaux et végétarienne depuis très longtemps, la descriptions des mœurs insulaires des hommes de l’île de Lewis, en Ecosse, dont une vingtaine est sélectionnée chaque année pour aller tuer des oiseaux sur un rocher voisin avant qu’on vienne les rechercher 10 jours plus tard, chargés du précieux butin transformé en produit de bouche très apprécié. Pendant cette période, ils vivent complètement coupés du monde, confinés et en proie à une tâche ingrate (mais être sélectionné est aussi vécu comme un honneur) et à des éléments parfois déchainés.  Cette expérience, vécue par plusieurs protagonistes du roman (à commencer par l’inspecteur Fin Mac Leod, un temps exilé à Glasgow) est au centre de ce roman qui navigue entre passé et présent. Les thèmes des amours de jeunesse, de la filiation, de la fuite et du retour de l’enfant prodigue sont la colonne vertébrale de ce roman, qui est bien plus qu’une enquête. C’est aussi le retour d’un homme sur son passé enfoui et la radiographie d’une communauté isolée. Pour les amateurs, sachez cependant que le suspense est bien présent, mais que l’histoire prend le temps de se déployer pour nous emmener jusqu’à une vraie claque à la fin. Il y manquait selon moi un peu de légèreté, pas une once d’humour, même noir. Mais ici aussi, j’aimerais tout de même voir à quoi peut ressembler le deuxième tome.

Et vous, aimez-vous les polars ? Quels sont vos inspecteurs, auteur, séries favori(te)s ? Pour ma part, je reste sur la classique Agatha Christie, l’inoubliable trilogie Millennium de Stieg Larsson et les briques de Lars Kepler.

Eleanor Oliphant va très bien de Gail Honeyman

J’en avais posté une image sur mon compte instagram le 3 août en disant qu’une chronique plus détaillée allait suivre sur le blog. La voici ! J’ai découvert ce roman grâce à une copine et partenaire de planches. Suite à mon processus de formation en bibliothérapie, j’ai organisé cet été des « apéros littéraires » auxquels j’ai convié des femmes de mon entourage plus ou moins proche à venir me parler des livres importants de leur parcours bibliothérapeutique : des livres qui les avaient reconnectées à elles, des livres qui étaient venues les « chercher », les transformer, qui leur avaient fait du bien, mais aussi qui les avaient secouées ou qui leur avaient délivré un message.

Trois belles soirées s’en sont suivies avec un petit noyau d’intéressées. Et c’est lors d’un échange de mails à propos de l’organisation de ces soirées, l’une d’entre elles m’a parlé d’ « Eleanor Oliphant va très bien », un roman acheté en langue originale dans un aéroport, premier prix des Cafés Costa ou quelque chose comme cela. Un roman qu’elle a cru léger et qu’on pourrait snober si on souhaite ne lire que de la « grande littérature » (mais qu’est-ce que la grande littérature et y en a-t-il de petites?). Ce roman lui avait fait quelque chose, suffisamment pour qu’elle me le cite. Et vous savez quoi, l’histoire se passe en Angleterre, on me parle d’un personnage atypique, le titre est ironique, j’ai foncé et je l’ai acheté sur Vinted.

Et je l’ai dévoré, il est tout simplement savoureux. Ce roman, il est un peu inqualifiable. Il est à la fois léger, plein d’humour et aussi très grave. Eleanor Oliphant est bizarre, un peu asociale et elle boit trop. Elle a peu d’empathie et de fantaisie, jusqu’au jour où elle tombe amoureuse d’un chanteur de rock à la renommée très locale. Elle va alors sortir peu a peu de ce qui n’est pas une zone de confort, comme on pourrait le penser, mais une zone très traumatique. Car Eleanor n’est ni sociopathe ni autiste, non, elle est survivante de traumas multiples. Et sans basculer dans la psychotraumatologie, je trouve que le tout est amené avec une finesse, une intelligence, un humour et même un suspense qui font mouche. Peut-on renaitre après un trauma ? Le monde est-il plus dangereux à l’intérieur de nous ou à l’extérieur? Comment socialiser lorsqu’on ne nous a enseigné aucun code de conduite valable ? Voici les questions avec lesquelles Eleanor est, souvent bien inconsciemment, aux prises. Et je vous invite plus que chaleureusement à faire sa connaissance !

« Ressac » et « Atteindre l’aube » de Diglee

Cet été j’ai eu un coup de cœur massif pour deux récits de l’illustratrice et désormais romancière lyonnaise Diglee, pseudonyme de Maureen Wingrove. Cela fait longtemps que ce pseudo je le vois un peu partout sur internet, mais j’avoue que je n’avais pas creusé la question puisque, pour moi, associée davantage au monde de l’illustration que des mots.

Le premier livre de Diglee que j’ai acheté, c’est son recueil de poèmes et de biographies de poétesses « Je serai le feu », d’abord pour l’offrir (deux fois) puis, enfin, pour moi. Et il trône dans ma bibliothèque sans que je m’y sois encore vraiment attaquée. Mais déjà, admirez l’objet !

Puis, lors d’un atelier de bibliothérapie auquel je participais, notre animatrice, Eloïse a lu un extrait de « Atteindre l’aube » et là, je me suis lancée et j’ai enfin découvert puis dévoré les deux récits dont je parle aujourd’hui.

La plume de Diglee est délicate, intime, poétique et généreuse. Ces récits sont courts, mais gorgés d’intensité. Dans Ressac, elle nous livre le récit de sa retraite de 5 jours dans une abbaye bretonne, suite à un drame familial. Elle nous y présente les lieux, son intériorité et les femmes qu’elle y rencontre avec un mélange subtil de pudeur et de générosité. Les mots clefs qui me viennent à l’esprit en pensant à « Ressac » (anagramme et même palindrome de casser) sont mer, synchronicités, féminité, synchronicité, créativité et déconnexion.

Dans « Atteindre l’aube », Diglee rend hommage et retrace la vie de sa grand-tante Georgie, dont elle a été très proche, mais dont elle va pourtant découvrir pas mal de secrets et de faces cachées. En passant, elle retrace également le parcours des femmes de sa famille et examine son propre rapport à l’amour et aux hommes. Un roman puissant et gorgé d’amour. Les mots clefs seraient ici généalogie, féminité à nouveau, (non)maternité, relations amoureuses et croissance.

Comme vous l’aurez compris, je suis conquise par les livres de Maureen Wingrove et par l’autrice elle-même puisque ces écrits donnent l’impression de la connaître personnellement.

Si cela vous intéresse, je vous suggère de visiter son blog http://diglee.com/ , sa page instagram @diglee_glittering_bitch et d’écouter l’interview qu’elle a accordée à Cécile Coulon pour son podcast « la source »

Pérégrinations et lectures italiennes

Cet été je suis à nouveau partie me ressourcer en Italie. Des rives du Lac de Côme jalonnées de petits villages à la colorimétrie chatoyante au grand silence des alpages du Val d’Aoste, en passant par les arènes de Vérone et ma chère Toscane avec une découverte, le village de Monteriggioni. 14 jours de reconnexion à moi, à observer le temps passer plus lentement, à reprendre des habitudes bien ancrées, à me gaver de belles images et aussi de bonne nourriture.

Varenna, lac de Côme
La place de la minuscule cité médiévale de Monteriggioni, depuis le mur d’enceinte

Dans ma valise, j’en avais posté une photo sur instagram, j’avais bien entendu glissé quelques lectures dont je viens aujourd’hui vous parler. Je les avais choisies car en rapport avec ce voyage d’une façon où d’une autre…

« Accabadora » de Michela Murgia où l’histoire d’une petite fille née par surprise dans une famille qui n’avait pas besoin d’une bouche en plus à nourrir. L’histoire aussi d’une dame plus âgée qui n’a jamais fondé de famille de sang puisque son fiancé est mort à la guerre. Ces deux destins se croisent lorsque la première devient « fille de l’âme » ou est, autrement dit, adoptée par la seconde dans la Sardaigne des années 50. J’ai beaucoup aimé ce récit qui met à l’avant plan deux femmes fortes et indépendantes, qui se construisent contre la pauvreté des schémas disponibles à l’époque. Une réflexion sur ce que nous choisissons d’appeler les liens familiaux, un roman d’apprentissage, une plongée dans un passé pas si lointain, voici les ingrédients du roman simple et puissant de Michela Murgia. Sans parler du terme Accabadora, qui n’est pas traduit en français et que je vous laisse le soin de découvrir. Un sujet de roman à lui tout seul que le rôle de Zia Bonaria auprès de ceux qui sont au crépuscule de leur vie. Comme vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman et je l’ai découvert à peu près en même temps que son autrice, récemment décédée, une intellectuelle féministe, antifasciste qui s’est faite la porte-parole des minorités et de ceux qui ne trouvent pas leur place dans la société hétéronormée, la famille traditionnelle et une société qui ostracise tant de personnes. Une grande dame, une grande sœur et une « mère d’âme » pour beaucoup d’Italiens qui s’est éteinte à 51 ans, vaincue par une tumeur rénale. A ceux qui comprennent l’italien, je ne peux que vous conseiller de l’écouter (son courage, son optimisme et sa vision de la vie comme de la mort sont assez révolutionnaires et inspirants, jusqu’au bout) et à tous les autres de la lire. Je me suis moi-même procurée sur place son ouvrage testamentaire « tre ciotole », paru cet été.

« Dictionnaire insolite de Florence » de Lucien d’Azay. J’ai grignoté ce petit ouvrage au bord de la piscine dont j’avais la chance de pouvoir profiter à Fiesole, sur les hauteurs de Florence justement. En tant qu’ancienne habitante et visiteuse régulière de cette ville merveilleuse, j’ai pris beaucoup de plaisir à me souvenir, me rafraichir la mémoire mais aussi apprendre des choses intéressantes, insolites ou simplement inconnues des étrangers. Ca change des guides verts et lonely planet que, pour ma part, je ne prends plus la peine de consulter lorsque je suis sur place.

« Une chambre à soi » de Virginia Woolf. Pour le coup, rien à voire avec l’Italie, mais bien avec le thème d’un atelier de bibliothérapie que je suis en train de préparer. A voire aussi avec mon féminisme et le fait que ce livre (2 conférences augmentées de Virginia Woolf à l’attention de jeunes femmes universitaires ) est considéré, à juste titre, comme un ouvrage fondateur du mouvement. Une chambre à soi et 500 livres de rente, c’est ce qu’il manque aux femmes pour être libres, c’est ce qui ne leur a pas permis d’accéder au métier d’écrivain et à tant d’autres depuis que le monde est monde. C’est ce que Virginia leur enjoint de tout faire pour se procurer et pouvoir créer, bien consciente que ce « luxe » ne lui a été consenti à elle que grâce à un héritage. Toujours d’actualité et hautement recommandé !

Extrait : « Néanmoins, lorsque je lis que telle sorcière a été soumise au supplice de l’eau, que telle femme était possédée du démon, que telle guérisseuse vendait des herbes, ou même que tel homme particulièrement remarquable avait une mère, eh bien, je pense qu’on n’est pas loin d’avoir perdu une romancière, d’être en présence d’une poétesse qui a été étouffée, d’une Jane Austen muette et sans gloire, d’une Emily Brontë se faisant sauter la tête sur la lande ou errant, grimaçante, sur les routes, ravagée par la torture que son don lui infligeait. En effet, j’irais même jusqu’à penser qu’Anonyme, qui a écrit tant de poèmes sans les signer, était la plupart du temps une femme. »

« Bellissima » de Simonetta Greggio. C’est le troisième roman que le lis de Simonetta Greggio, née en Italie en 1961, mais vivant à Paris depuis 1981. Les deux premiers « La Dolce Vita » et « Les nouveaux monstres » parlaient de l’Italie, de son charme, de ses gangrènes aussi. Je ne peux que conseiller ces livres à ceux qui aiment l’Italie, veulent la comprendre et veulent comprendre aussi pourquoi Simonetta l’a quittée. On le comprend encore mieux dans cette œuvre qui est cette fois-ci autobiographique. A la fois généreuse et pudique. Il y est question de politique mais aussi de violences domestiques et aussi d’une jeune fille qui tente de se construire au milieu de ce brasier. Bellissima, c’est la mère de l’héroïne. Bellissima, c’est aussi l’Italie. Un pays qu’on porte dans ses tripes où qu’on aille. A la page 32 de mon édition, elle y cite Cesare Pavese, que je n’ai encore jamais eu l’occasion de lire, mais dont les mots me touchent au plus profond de l’être : « Il faut avoir un pays, ne serait-ce que pour partir. Un pays signifie ne pas être seul, sachant que dans les gens, dans les plantes, dans la terre, il y a quelque chose qui vous appartient, que même lorsque vous n’êtes pas là, elle vous attend » (Cesare Pavese « La lune et les feux »)

Le garçon sauvage” de  Paolo Cognetti. Je clôture mes lectures italiennes au Val d’Aoste, par un livre que j’ai déjà lu en italien, mais que j’ai décidé de relire en français. Entre mes deux lectures, Paolo Cognetti a accédé à une certaine notoriété en francophonie car son roman « Les Huit Montagnes » a été adapté au cinéma, s’attirant des critiques positives et jouissant d’un beau succès en salle (je ne l’ai pas vu, seulement lu et je vais également le relire traduit). « Le garçon sauvage » est davantage un récit autobiographique (il est d’ailleurs sous-titré « Carnet de montagne) qu’un roman. L’histoire d’un homme qui fuit la ville pour se retrancher un an dans la montagne qu’il a connue enfant, écrire et vivre au rythme des saisons. Une lecture sensible et contemplative qui ravira les amoureux de nature, donnera envie d’aller à la montagne, mais fera aussi la part belle à la fraternité humaine. Je me suis également procurée, en Italien, « La félicité du loup ». J’aime lire en langue originale, mais la perspective d’animer des ateliers (en français bien entendu) me pousse à lire certains ouvrages deux fois, des coups de cœurs tels que ceux de Paolo Cognetti.

Voilà, c’est ici que se termine mon périple littéraire italien. Disposant d’une chambre à moi et n’étant pas soumise à des impératifs de tourisme frénétiques, j’ai eu le temps de tout lire. Avec grand plaisir, avec le sentiment de me faire un cadeau en retournant chaque année dans ces endroits qui s’inscrivent chaque année un peu plus en moi… Je vous souhaite d’être bien chez vous, mais également de savoir où aller lorsque vous avez besoin de changer d’air ou au contraire de retrouver un air familier et bienfaisant…

Rentrée et Tempérance

Bonjour à toustes, à toi qui passes par hasard ici, à ma maman certainement !

Il y a quelques mois j’avais décidé de reprendre mon blog en main avec une publication hebdomadaire, de recentrer ma ligne éditoriale autour de la littérature et de me créer un joli feed instagram. Un peu parce que je fonctionne comme cela (toujours se mettre des objectifs, planifier et essayer d’être disciplinée), un peu aussi car j’ambitionne de développer une activité en lien avec mon métier (psychologue) et la littérature. C’est en ce sens que j’ai entrepris une démarche de formation à la bibliothérapie avec Eloïse Steyaert du Mot qui délivre. Bref, force est de constater que je n’y parviens pas. J’ai essayé plusieurs fois et je pense qu’il faut que je lâche un peu de lest à ce niveau-là.

En plus du travail, je suis toujours impliquée dans ma troupe de théâtre, j’essaie de faire du sport deux fois par semaine et je fais du solfège et de la guitare. La belle vie. Et déjà beaucoup de choses. Mais je dois pourtant sans cesse me réfréner. J’ai failli m’inscrire à un workshop de crochet. Je me suis raisonnée en me disant que je devrais plutôt me débarrasser de la machine à coudre et du matériel qui l’accompagne et encombrent mon armoire. Je voudrais aussi rafraichir mon néerlandais et mon espagnol. Et aller courir. Et, et, et… J’ai toujours été comme cela, j’ai besoin d’apprendre, besoin de me fixer des objectifs. Et je ne suis pas satisfaite non plus quand les choses sont faites à moitié. Il faut donc que je me bride, mais ce mot ne me plait pas. Il faut que je me recentre, que je me concentre. Que j’accepte que j’aimerais toucher à tout, mais que l’important pour moi est aussi et  avant tout d’être constante et régulière dans des activités et des projets qui avancent et me procurent un sentiment d’accomplissement et de compétence.

Je ne me suis pas inscrite au crochet.

Je me suis remise assidument à la lecture. Parce que cela me fait du bien et parce que j’ai pour projet de créer des ateliers bibliothérapeutiques. Des ateliers qui viseraient à prodiguer du ressourcement, de l’apaisement, mais aussi à renouer avec sa créativité autour du média livre/littérature.

Je ne vais pas exiger de moi-même une publication hebdomadaire sur mon blog, car cela finit par devenir une exigence paralysante qui fait que je ne publie rien pendant des mois.

Je vais à la salle de sport deux fois par semaine. Je n’attends pas d’avoir beaucoup de temps pour y aller. J’y vais même pour une demi-heure intense plutôt que de sauter la séance par manque de temps ou d’énergie.

Je ne joue pas dans la pièce de ma troupe cette année. Je suis sereine, pourtant j’aime le projet. Mais je suis en convalescence d’une grosse opération et je dois l’accepter. Je me ressource et travaille dans l’ombre pour mieux repartir.

Je ne vais pas programmer de weekend à la Toussaint. Je vais prendre ce temps pour être à la maison. Et pour économiser pour ma liste de « voyages de rêve ».

Je ne sais pas si je vais acheter une maison où juste garder mon appartement et conserver le luxe de ne pas devoir travailler pour payer quitte à ne pas m’épanouir. Je vais peut-être me payer plus souvent des « vacances avec jardin ». A voir.

Voici mon mood de la rentrée, créer et persévérer. Nidifier pour mieux s’envoler. Et ne pas se disperser, mais approfondir. Car même si cela part d’une jolie pulsion de vie, cela risque de m’épuiser.

J’ai commencé la rédaction de cet article en me disant que j’allais y dresser la liste de mes dernières lectures, celles, nombreuses, que je n’ai pas eu le loisir de chroniquer individuellement. Mais la plume a dérapé et m’a emmenée là où j’en avais besoin. Déplier, observer, trier mes pensées. Penser pour mettre en actes. Ne pas s’y perdre. C’est aussi cela l’écriture pour moi. Alors je vais m’arrêter là.

J’espère que la fin de l’été se passe bien pour toi ou vous qui me lis(ez). Je ne sais pas si le mois de septembre à cet effet là sur vous. Pour moi c’est toujours une page blanche assez excitante qui ouvre également sur la saison où je me sens le mieux, l’automne. Je vous/me reviens quand je peux avec de nouveaux partages.

Au creux de l’effort, s’émerveiller des surprises de la nature…

« Le chateau d’Eppstein » d’Alexandre Dumas

Une fois n’est pas coutume, je change drastiquement de registre pour parler d’un livre méconnu d’un grand auteur classique. Il s’agit à nouveau ici d’un roman que l’ont pourrait classer dans la catégorie du conte gothique. J’ai déjà parlé de ce genre que j’affectionne ici. Je dois avouer que j’ai eu un peu de mal avec certains passages du livre qui se trainent en longueur. Il n’y a vraiment pas beaucoup de rebondissements et l’on passe beaucoup de temps dans les pensées du jeune baron d’Eppstein. Les passages fantastiques sont néanmoins sobres et captivants. Alexandre Dumas réussit à nous faire frissonner dans la fameuse chambre rouge qui communique avec la crypte. Et bien sûr, je ne vais même pas me permettre de commenter la qualité de l’écriture.

J’ai été surprise et contente de découvrir Alexandre Dumas d’une autre façon. Adolescente, j’avais dévoré ses romans de cape et d’épée « Les trois mousquetaires » et « Vingt ans après », ainsi que « La Reine Margot ». Ce sont selon moi des classiques intemporels et je pense que des générations d’adolescents pourraient encore se passionner pour ces romans historiques, épiques, mêlants intrigues amoureuses et récits de capes et d’épées. Celui ci était plus confidentiel, à part dans la bibliographie de Dumas, mais néanmoins très intéressant, poétique même. Si j’ai le temps, j’aimerais un jour découvrir également « Le Comte de Monte Cristo », qui compte lui aussi beaucoup de fans. Et vous, avez vous lu Dumas?

« Kérozène » d’Adeline Dieudonné

Cela faisait des mois, voire des années que je me disais qu’il fallait que je lise Adeline Dieudonné, jeune autrice belge dont le premier roman « la vraie vie » a fait un carton. Je n’ai pas attaqué son premier roman, mais le deuxième « Kérozène » (pour info, elle vient d’en publier un troisième « reste »). Eh bien j’ai été agréablement surprise ! Dans le sens où cela m’a fait sortir de ce que je lis habituellement. Son roman, dont je vous insère la quatrième de couverture est constitué de courts chapitres consacrés chacun à un personnage (il y a même un cheval) qui vont se retrouver sur la même aire autoroute que les autres par une étouffante soirée d’été.

On est ici dans un roman choral sans l’être. Il n’y a pas de grande histoire qui les lie tous, mais plutôt une série de concours de circonstances absurdes, cocasses, cruels et parfois glauques… Ames sensibles s’abstenir, ou pas… Je ne suis pas fan du langage cru, mais ce mix à mi-chemin entre « striptease » (les belges comprendont) et Tarantino m’a au départ un peu choquée et finalement beaucoup fait rire, au point d’en lire des extraits à voix haute à mon amoureux (qui s’est demandé ce que je lisais, moi, fan de séries en costume). La plume d’Adeline Dieudonné m’a convaincue, j’ai dévoré ce roman et les deux autres vont certainement rejoindre ma pile à lire prochainement !